Carnet1 - Que Sera à Kodiak

texte écrit par l’équipage de Que Sera

Carnet de bord du 30 juin au 6 juillet 2024

« Kodiak est enveloppée de brouillard, et se fait désirer pour une partie de l’équipage : Fanny, Tom et Marion, nous qui rejoignons Que Sera en Alaska. Au deuxième essai, le brouillard a diminué et l’avion peut finalement atterrir. Tous les bagages sont là et nous retrouvons rapidement Emilien, le capitaine, Marco jeune en mer et Megan, marin, au port.

Le lendemain, nous appareillons pour Sitkadilak et mouillons en fin de journée à Midway Bay. À la sortie de Kodiak, quelques loutres de mer nagent à proximité de Que Sera. On commence à chercher des yeux les souffles des baleines. Au mouillage, nous décidons d’enquêter sur un claquement que nous entendions au moteur sous la coque. Après quelques plongées en combinaison et l’aide de la Gopro de Tom, il s’avère qu’il s’agit d’un coupe-orin qui a été mal remonté. Une fois celui-ci remis en place, nous sommes quelques motivés à vouloir braver la bruine pour une balade. On fait le tour d’une petite île en dingy en essayant de ne pas trop déranger ses habitants : macareux huppés et leurs drôles de mèches, guillemots et mouettes. En revenant au bateau, nous repassons le long d’une embouchure de rivières. Un gros ours de Kodiak s’y dresse sur la berge et nous observe… Son aspect de bossu sur quatre pattes est trompeur, et quand il se lève pour mieux nous regarder, c’est comme un ralenti. Sa grosse masse de plusieurs mètres de haut se termine par une grosse tête toute ronde et alerte.

Et puis c’est le départ en direction de Nome. Une longue navigation où le soleil ne pointe que rarement son nez et où la brume nous enveloppe quasi constamment. Nous nous approchons de Lighthouse Rocks. Ce petit confetti de roche minuscule et perdu offre au regard une profusion de vie, avec ses colonies de guillemots et de lions de mer. Nous devons leur offrir un peu le même effet s’ils nous regardent en retour sur notre petit bateau, petit îlot de vie sur une vaste étendue grise. Enfin, une merveilleuse soirée claire nous offre enfin les silhouettes volcaniques des Aléoutiennes, paysages lunaires, découpés et isolés.

À bord et après 6 jours de mer, le moral tient bon. Le froid et l’isolement imposent à l’équipage d’aller puiser dans ses réserves et demande de beaucoup dormir. On essaye de s’occuper pour rythmer les quarts. Marco concocte pour l’équipage une délicieuse tarte aux pommes et de bons curry. Une manœuvre compliquée pour désemmêler l’enrouleur du génois nous permet de faire un peu de sport dans la houle et de tester la cohésion de l’équipage. Des marsouins de Dall jouent dans le sillage. On observe les Albatros, Puffins de Buller et Fulmars Boréals, qui accompagnent parfois le bateau. Nous guettons les baleines. Durant les deux heures de nuit, nous avons la chance de voir du plancton phosphorescent éclairer l’écume autour du bateau. Les fulmars nous suivent souvent en espérant nous voir remonter du poisson mais pas de saumons au bout de notre ligne pour l’instant…

À suivre! »

Photos : Pacifique – Candy Aeschlimann – Tom Golaz

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